• Comme dit un certain slogan d'une campagne menée par le Conseil de l'Europe, nous sommes "tous égaux, tous différents".

    Cela est bien évident, alors pourquoi sans cesse le réaffirmer ?

    Parce que certains continuent à douter de l'égalité de valeur des êtres humains par delà leurs différences ?

    Mais si c'est pour cette raison, pourquoi ne crions-nous pas plutôt "tous égaux, tous semblables" ?

    En d'autres termes, pourquoi lorsqu'on entend lutter contre les discriminations, décide-t-on d'affirmer les différences (comme étant obligatoires et légitimes) plutôt que d'affirmer les similitudes radicales et principielles de tous les êtres engagés dans la condition humaine (en expliquant en conséquence que les différences observables entre les hommes sont négligeables au regard de l'unité de l'humanité)?

    Les plus armés d'arguments en faveur du culte des différences répondront qu'affirmer l'unité de l'humanité, c'est de la pure hypocrisie et de la négation des différences.

    Mais cela ne serait-il pas un pur procès d'intention invraisemblable adressé aux humanistes républicains, qui n'a d'autre effet que de conforter les thèses racistes, homophobes, sexistes et autres du même tonneau selon lesquelles, cela est sûr, nous sommes tous différents, très très très différents... ?



    2 commentaires
  • Le doute peut légitimement s'installer, après tant d'années où tant de personnes et de groupes semblent avoir réclamé le pouvoir pour ne rien en faire sinon affaiblir l'Etat (avec un succès manifeste) dans une sorte de logique d'auto-destruction des plus étonnantes...

    Ne peut-on résumer en effet le projet des politiques des dernières décennies comme étant le projet (très réussi) de déposséder l'Etat de son pouvoir, au profit des organisations privées ou de structures clairement incapables de s'opposer aux volontés des organisations privées (l'Union européenne, les régions... etc) ?

    Décentraliser, privatiser, transférer les compétences, réduire l'Etat à un statut de grosse association nationale s'évertuant à élaborer avec peine un projet associatif dérisoire.. y a-t-il eu jamais un autre projet?

    Oui, peut-être un autre : désacraliser l'Etat au point de lui ôter toute valeur supérieure aux individus et organisations privées. Ainsi existe-t-il encore des institutions? Ou n'y a-t-il plus (au mieux) que des services publics (l'école elle-même n'est-elle pas pensée désormais comme un simple "service public de la formation")?

    Certains pensent sans doute que tout cela n'a trait qu'à la réalisation du projet libéral fondamental, qui veut réduire l'Etat à un Etat-gendarme. Mais ne font-ils pas preuve d'un bel optimisme naïf ? Car la sécurité des biens et des personnes comme les prisons, l'armement, les technologies nucléaires semblent avoir vocation aussi à être confiées à l'ineffable efficacité des organisations privées.

    Ce n'est peut-être même pas la réalisation du pauvre projet libéral que nous vivons aujourd'hui mais bien plutôt celle du tragique projet anarchiste, qui détruit ou dilue le pouvoir afin que le peuple ne puisse jamais le (re-)prendre ni l'exercer, ne sachant plus où il est.

    Mais ce n'est qu'un "peut-être"...

    1 commentaire
  •  

    « Etre citoyen ».

    De nos jours, qui n’est pas citoyen, dans ce pays ?

    L’adjectif était totalement absent du vocabulaire politique et journalistique il y a encore moins de quinze ans. Et il ne se répand vraiment que depuis des toutes dernières années.

    Pourquoi est-il ainsi revenu en force ?

    Nous qui nous revendiquons de la qualité de « citoyens »depuis longtemps  sommes intéressés par vos idées, votre explication de ce phénomène. Car c’en est un : les mots ne sont jamais là par hasard !

    Nous avons bien quelques hypothèses, comme le  désarroi devant le triomphe des valeurs purement individuelles,  portées par la société marchande, le repli sur des identités qui enferment plus qu’elles ne libèrent.

     Mais nous avons surtout des questions : Pourquoi tant d’éditoriaux vertueux appelant à la « citoyenneté », pourquoi tant de références à celle-ci dans le discours de la plupart des hommes (et femmes) politiques qui par ailleurs, n’écoutent pas vraiment le peuple « souverain » c’est-à-dire les individus s’exprimant comme … citoyens ? Pourquoi tant d’entreprise s’engouffrent-elles dans ce créneau ? Quel rapport avec les « droits de l’homme » ? Quel rapport avec notre vie dans la société d’aujourd’hui :le mot est-il révélateur de nos maux ? A quoi engage-t-il exactement ,lorsque le journal a été replié, la télé éteinte ? D’où vient cette exigence… et où nous mène-t-elle ? Si elle nous mène quelque part…

     

    Des réponses ? D’autres questions?

     


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