• Le cinéma Gaumont Grand écran n'a pas été sauvé de la fermeture par les pouvoirs publics (c'est-à-dire rappelons-le, tant que la République existe, les pouvoirs politiques) ni repris par quelque autre organisme de vocation semblable.

    Un équipement culturel et de loisirs de premier ordre disparaît donc de la place centrale d'un grand arrondissment parisien.

    On peut tourner le problème dans tous les sens, s'informer des raisons de cette fermeture, s'intéresser au comité de défense qui s'est organisé, ou se contenter de constater la fermeture : on arrive nécessairement à la même conclusion : c'est un échec indéniable des pouvoirs politiques.

    En même temps ce n'en est guère un, pour la plupart des politiques, car leur idéologie ou leur positionnement "stratégique" les poussent ou à l'inaction, ou bien au verbiage, ou encore à l'invective désordonnée : ils n'ont rien tenté, du coup, ils n'ont rien râté...

    Dans un tract diffusé par la section PS du XIIIème arrondissement intitulé pompeusement "la vérité sur la fermeture du Gaumon Grand Ecran", pour tenter de justifier l'inaction de la mairie, on se contente d'invoquer en même temps (est-ce d'ailleurs bien rationnel?) l'argument libéral tout simple de la rentabilité (pas très socialiste, théoriquement...) et... la responsabilité de l'ancienne équipe municipale et... de Jacques Chirac (en tant qu'ancien maire de Paris), lequel a bon dos mais quand même...

    Pierre Lellouche, personnalité UMP parisienne, écrit quant à lui une lettre à Bertrand Delanoë en ironisant de façon improductive et en accusant le maire de Paris de tout sacrifier aux événements "médiatiques" que sont Paris Plage et Nuits Blanches, avec une mauvaise foi évidente dont chacun conviendra.

    Nicole Borvo, personnalité communiste du 13ème, limite son "action" à la production comme sénatrice d'une question écrite au ministre de la culture en mentionnant un fier "les pouvoirs publics ne peuvent rester l'arme au pied"...pour demander une maigre concertation de plus (Etat-Mairie-Exploitants) et se voir répondre, comme de bien entendu, que "la marge de manoeuvre (des politiques) est très limitée" donc etcatera.

    Dans ce paysage d'inertie arrogante ou d'arrogance inerte, seuls Quitterie Delmas et les jeunes membres UDF du 13ème dénotent par leur dynamisme et... leur soif de puissance publique...quitte à rentrer gravement en incohérence totale avec leur idéologie libérale. Leur protestation est sympathique mais lire dans leur "Lettre ouverte aux responsables politiques" : " Messieurs les Politiques, l'occasion vous est offerte de faire passer l'intérêt général et la culture devant les considérations bassement mercantiles !", c'est un peu avoir l'impression de rêver debout...!

    Mais pourquoi ne pas rêver après tout ? Pourquoi ne pas constater que peut-être l'idée républicaine se répand inexorablement chez les jeunes générations comme chez tout le monde? pourquoi ne pas imaginer cela?

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  • A la différence des Etats-Unis, la France ne dispose pas de véritables « think tanks » (réservoirs d'idées) capables de nourrir ou d'éclairer une vision politique à long terme.

    La diversité de tels centres de réflexion ne pourrait qu'être un atout du point de vue des Pouvoirs publics. La recherche « en amont » fait souvent défaut à leur action.

    La fondation pour l'association res publica cherche à réduire ce dangereux manque.

    il faut la soutenir et asister à ses colloques.


    Dans un premier temps, il faut se rendre sur le site web (voir dans rubrique commentaires)

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  • M. Cirelli, PDG de GDF sur Inter, affirme que « comme tout le monde le sait, la concurrence est le meilleur moyen de faire baisser les prix » et d'avoir un service en tout point performant.

    Mais dans un article intitulé « Il est urgent de limiter les dégâts » écrit par Jan Willem Goudriaan, responsable des questions énergétiques à l’EPSU (Fédération européenne des syndicats des services publics) dans la "Lettre de confrontations"n°75, on peut entendre un tout autre avis :

    « …. Il est admis que le marché intérieur de l’électricité et du gaz ne donne pas les résultats escomptés….. la baisse des tarifs promise avec la libéralisation n’a pas eu lieu et les prix sont très fluctuants…. Les investissements ne sont pas au rendez-vous et il faudra des années pour construire une capacité de production et pour moderniser l’infrastructure. Les effets de la libéralisation sur l’emploi et les conditions de travail ont été sévère avec 300 000 emplois supprimés, une externalisation croissante, une tension sur les salaires et les conditions de travail et l’apparition de problèmes de compétence…..

    … La fourniture de gaz et d’électricité sont des services publics essentiels. Les gouvernements doivent les assurer et doivent rendre des comptes en cas de problèmes. Le marché ne peut pas garantir des prix stables et abordables…

    … L’Union européenne doit être plus qu’un simple espace économique : elle doit devenir une Europe sociale. Si les tarifs continuent d’augmenter pour les consommateurs privés , si les investissements ne se concrétisent pas et si la sécurité est compromise, la Commission européenne devra en tirer les conséquences. Son Président devra faire marche arrière et proposer un autre projet. »

    Par ailleurs, dans la lettre du SIGEIF (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile de France) N° 49, on trouve deux infos intéressantes :

    - le SIGEIF vient de refermer l’appel d’offres gazier, déclaré infructueux, qu’il avait lancé pour le compte de 143 collectivités publiques franciliennes suite à l’ouverture du marché du gaz aux professionnels (l’expérience des entreprises échaudées par leur choix pour la fourniture de l’électricité a-t-elle fait école ?)

    - en page 4, on peut lire que deux ans après l’ouverture du marché de l’électricité pour les entreprises, l’écart se creuse en France entre les tarifs régulés et les prix du marché avec une différence de plus de 66% entre les deux. Entre avril 2005 et avril 2006 les tarifs régulés sont restés stables mais les prix du marché dérégulés ont augmenté de 48% pendant la même période. Au total pendant les cinq dernières années, les tarifs français régulés ont augmenté de 10,57% et les prix dérégulés de 75,6% (étude annuelle de N.U.S. Consulting, l’Observatoire international des coûts énergétiques) qui confirme qu’en Europe où la déréglementation est effective pour l’ensemble des pays, la libéralisation du marché est plutôt synonyme de hausse des prix. Les champions sont le Danemark avec une hausse de 91,5% et le Royaume Uni avec 80,7%.

    alors qui vit sur des conceptions simplistes et surrannées : les libéraux ou les citoyens attentifs ?

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  • Les électeurs du XIIIème arrondissement semblent se démarquer un peu du reste des électeurs parisiens.

    On peut notamment relever qu'ils ont voté Chevènement à 7,4% au premier tour des présidentielles de 2002 (6,6% dans tout Paris) : c'est asssurément un premier bon point :-)

    Ils maintiennent les Verts et autres écologistes dans des eaux "raisonnables" (bien que déjà bien élevées...) : 13,84 % aux européennes de 2004 (dont 10,56% pour le seul Lipietz du parti des Verts et le reste pour Corinne Lepage) dans le 13ème contre les 17 à 19% souvent obtenus ailleurs.

    Et surtout ils savent un peu plus que le Parisien ordianire voter "non" aux projets politiques suicidaires tel le triste projet de TCE ( de traîté constitutionnel européen) qui fut présenté aux suffrages populaires le 29 mai 2005 : ils ont voté "non" à 40,61% au projet de TCE (moyenne des électeurs = 33,55% sur tout Paris).

    Et s'ils savent voter ainsi, c'est en outre de manière particulièrement méritoire car ils ont su changer dans un sens positif, réaliste et populaire leurs avis et analyses (cette capacité n'est pas donnée à tout le monde) par rapport à l'époque du référendum de Maastricht en 1992, durant laquelle le XIIIème était encore suiveur du tout-Paris (62,62% de oui à Maastricht quand le score du oui dans tout Paris était de 62,51%).

    Les électeurs du XIIIème laissent peu de place à l'extrême-droite (jamais au-dessus de 10% dans les 10 dernières années) et c'est tant mieux !

    Ils sont donc pour toutes ces raisons tout à fait adorables, non?


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  • Une analyse des parcours de soins avant la réforme du médecin traitant a été effectuée dans le cadre d’une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques [1]

    · Dans 71 % des cas, les patients consultaient d’abord un généraliste.
    · Dans 14 % des cas, un spécialiste dont l’accès direct est toujours accepté sans pénalisation par la réforme "Douste-Blazy".
    · Restent 15 % qui recouraient à un spécialiste d’une autre spécialité ; mais, si on en retire ceux qui l’ont fait après s’en être entretenu avec leur généraliste, les vrais accès directs ne concernaient que 5 % des cas.

    C’est donc pour eux seuls que cette réforme aurait été réalisée ?

    Voyons ce qui se passe ailleurs.

    Partout où existe ce parcours de soins coordonné, aussi bien dans le système nationalisé britannique que dans ceux gérés par les Health Maintenance Organization (HMO) des assurances privées américaines, le médecin coordonnateur n’est pas payé à l’acte ; sinon, le système a un effet inflationniste (nécessité d’un passage payant par le généraliste avant chaque consultation du spécialiste, hormis les rares cas d’adressage pour un suivi régulier).

    Or, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui est le plus important syndicat des médecins libéraux français, a obtenu, lors de cette réforme, la suppression de l’ancienne formule du "médecin-référent", qui introduisait une part de paiement forfaitaire.

    Il est donc permis de penser que les vraies raisons de cette réforme ne sont pas celles qu’elle prétend, mais deux autres :

    · supprimer tout ce qui s’éloigne du strict paiement à l’acte
    · et accorder aux spécialistes une majoration d’honoraires non remboursée par la Sécurité sociale.



    En fait, avec le recul, plus on lit cette convention, plus on voit qu’il s’agit d’une capitulation en rase campagne du gouvernement devant la CSMF, pour ne pas perdre les élections (effet "plan Juppé").

    Il faut rappeler quue la CSMF a été créée en 1926, avec, comme objectif, la « Charte de la médecine libérale », définie par :

    · le maintien intégral et exclusif du paiement à l’acte,
    · la liberté totale des honoraires, de prescription et d’installation,
    · le refus de participer à la cogestion du système de soins, que les médecins allemands venaient d’accepter la même année

    Voici deux exemples de cette capitulation gouvernementale :

    · l’article L.162, quatrième alinéa de la loi N° 2004-810 du 13 août 2004, qui stipule que les conventions ne peuvent pas être mises en oeuvre sans l’accord de la ou des organisation(s) syndicale(s) majoritaire(s) : en clair, de la CSMF.

    · la phrase de la nouvelle convention : " les partenaires s’engagent à préserver une médecine libérale et à ne pas promouvoir une médecine de caisse" : on ne comprend pas pourquoi les caisses, signataires de la convention, ont accepté de dire qu’elles refusent de s’intéresser à une médecine par essence "de caisse" puisqu’elles la financent, et de reconnaître l’horreur de l’expression "médecine de caisses" honnie par la CSMF qui n’a jamais rien trouvé à redire à l’expression "médecine d’assurances privées", autrement plus contraignante.

    [1] DREES "Les trajectoires de soins en 2003", N° 463, février 2006.


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